Censé simplifier l’accès à la formation, le successeur du DIF – mis en place au premier janvier 2015 – enregistre un très mauvais démarrage. Sur les 23 millions de salariés recensés en France, seuls 1,5 million se sont donnés la peine d’activer leur CPF et à ce jour, il n’a servi qu’à financer 2 000 formations. Qu’est-ce qui explique un tel désintérêt ? Décryptage.
Entré dans la vie active et quel que soit mon statut, à compter du 1er janvier 2015, je suis titulaire d’un compte personnel de formation que je conserverai jusqu’au jour où je pourrai faire valoir mes droits à retraite à taux plein. Le CPF, ou Compte Personnel de Formation est individuel et ne peut être utilisé que par moi. Il doit me permettre de financer tout ou partie d’une démarche de formation. Concrètement, le CPF permet aux personnes en activité de se voir créditer 24 heures de formation chaque année, puis, une fois le seuil des 120 heures atteint, ce sont 12 heures par an qui viennent s’ajouter pour atteindre le quota maximal de 150 heures. Et ce crédit peut être utilisé jusqu’à la retraite, pour suivre des formations éligibles à ce mode de financement. C’est ce dernier point qui pose problème. > Voir le dossier CGT.
Pourquoi un tel désintérêt ?
Mesure phare de la réforme sur la formation professionnelle, le CPF ne parvient pas à s’imposer auprès des salariés. Selon l’étude Comundi Compétences, seuls 1,5 million de français ont pris le temps de se connecter pour activer en ligne leur CPF. Sur ce nombre, bien peu ont ensuite poursuivi les démarches puisque, à la fin du mois de mai, le nombre des dossiers déposés plafonnait à 60 000. Au final, seuls 2 000 salariés ont pu utiliser le CPF pour se faire financer une formation. « À l’époque du DIF, on enregistrait 60 000 à 70 000 dossiers financés chaque mois », souligne Jean Wemaëre, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP). En outre, le crédit d’heures de formation n’étant ouvert qu’aux formations éligibles à ce mode de financement, il constitue un autre frein à son développement. Comme le rappelle l’étude, le CPF doit suivre le marché du travail, et ne proposer que des formations qui seront « valorisables » dans le secteur d’activité de l’employé. Lire la suite